L'inégale répartition des hommes sur la Terre (séances n°1&2), par Stéphane D.

Publié le 31 août 2008 par Stéphane Descombaz

Séquence I. L’inégale répartition des hommes sur la Terre. (titre à noter en lettres majuscules)

Séance 1 : Une population inégalement répartie : où ?

Introduction : La Terre est peuplée de 6,5 milliards d’êtres humains. Sa densité moyenne est de 50 habitants/ km². Cependant tous les hommes ne sont pas également répartis sur la Terre et il existe des espaces vides d’hommes, tandis que d’autres sont très remplis (3 Milliards d’hommes sont sur 8% des terres). Etudier l’inégale répartition des hommes sur la Terre cela revient donc à répondre à l’une des problématiques essentielles de la géographie : pourquoi là et pas ailleurs ? Pour répondre à cette question nous verrons tout d’abord la répartition des hommes sur la Terre, puis dans une seconde partie nous étudierons les facteurs explicatifs de cette inégale répartition.

I. La répartition des hommes sur la Terre :

Donner la carte en points de la répartition de la population.

Travail par groupes de 2.

Questions : --- « Que voyez vous sur cette carte ? » « Quel espace est représenté ? »

--- « Quel sens donnez vous à cette carte ? » « Quel est le centre de la carte ? »

--- « Localisez les principaux foyers de peuplement »

--- « Quels sont les espaces vides d’hommes ? »

DEMANDER COMMENT ON PRESENTE UNE CARTE.

Le type d’espace représenté.
La centration de la carte, et son orientation.
Le mode de représentation (par points, surfaces…..)
La légende de la carte.
Le titre
L’échelle apparaît elle ?

Travail sur la notion de VIDES et de PLEINS.

Sens des VIDES : à ce qui est vide sur la carte ne l’est pas nécessairement dans la réalité, car seuls sont représentés les ensembles comprenant au moins 500.000 habitants. Néanmoins une carte plus fine que la carte des densités par surfaces/ plages (donner et montrer l’exemple de la carte p. 19 dans l’Atlas de la mondialisation). Car la carte par surface des densités masque les inégalités de peuplement en ne donnant qu’une moyenne.

Sens de l’échelle de la carte ? Carte à l’échelle planétaire, les détails sont gommés.

Quel type de projection ? Ici projection de Mercator, le Groenland apparaît beaucoup plus gros qu’il ne l’est en réalité, et l’Amérique latine semble plus petite. Car ce type de représentation induit une déformation des surfaces qui est maximale au niveau des pôles. Ceci vient du fait que la carte est une surface plane à la différence de la terre qui est une surface sphérique.

Travail en groupes de 2 :

__ « Entourer les principaux foyers de peuplement. »

__ « Entourer les foyers de peuplements secondaires, faire apparaître graphiquement la différence avec les principaux. »

__ « Leur laisser 5 minutes de réflexion et demander leurs propositions qui seront ou non validées. »

Faire la correction sur le transparent et entourer les foyers de peuplements principaux :

1/ Asie Orientale (1550 millions d’habitants en 2004)

2/ Asie du Sud (1500 millions d’habitants)

3/ Europe (600 millions d’habitants)

4/ Asie du Sud Est (550 millions d’habitants)

Introduire la notion de seuil, qui est un choix arbitraire mais raisonné et qui permet de différencier les foyers de peuplements, principaux et secondaires.

Les foyers secondaires :

1/ Le Proche et le Moyen Orient (250 millions d’habitants)

2/ Le Golfe de Guinée (250 millions d’habitants)

3/ Afrique Orientale et des Grands Lacs (250 millions d’habitants)

4/ Amérique centrale (150 millions d’habitants)

5/ Centre Est de l’Amérique du Sud (130 millions d’habitants)

6/ Centre Est de l’Amérique du Nord (120 millions d’habitants)

7/ Russie d’Europe (120 millions d’habitants)

Séance 2 : Explication des observations recueillies :

II. Pourquoi là et pas ailleurs ? (leur faire noter le titre de la partie) La recherche des facteurs explicatifs.

1. Demander aux élèves de se réunir par deux et de rechercher des hypothèses d’explication. Leur demander d’écrire ces hypothèses afin qu’ils puissent tous en proposer au moins deux ou trois.

Leur laisser le temps de la réflexion (de 5 à 8 minutes). Passer dans les rangs et voir comment avance le travail.

2. Test des hypothèses à partir d’autres séries de cartes.

A. Les facteurs physiques :

_ Planisphère physique (relief). Occasion de voir la notion de milieu hostile ou contraignant. Prendre une carte murale du relief (sinon carte du relief p. 246).

1/ Relativiser ces notions, montrer que l’on peut aménager les milieux physiques contraignants (ex : p.248 un village andin densément peuplé à 4800m d’altitude). Exemple de Potosi, village minier andin à 4100m.

2/ Néanmoins nécessité de la présence d’eau, indispensable à la survie de l’homme qui peut passer plus d’un mois sans manger, mais guère plus de quelques jours sans boire. Ainsi la population se répartit principalement le long des littoraux, le long des vallées fluviales. (montrer sur un planisphère)

_ L’influence du climat : Ordre de limitation du peuplement varie en fonction des 3 types de climats contraignants. Cf. carte des climats et des montagnes p.255. Carte murale si possible.

1/ Le plus contraignant est le froid, le plus redoutable pour l’homme (qui a une origine tropicale ou subtropicale, rappelons le.)

2/ La sécheresse est elle aussi une contrainte. Cependant en buvant beaucoup il est possible de vivre là ou il fait chaud. Le problème est alors à ce moment là de faire vivre les ressources nécessaires à l’homme. Cependant cela est possible comme le montre la photo p. 110 du désert californien aménagé. Ceci dit en règle générale la limite de peuplement à la bordure des déserts correspond à la limite de la céréaliculture sèche (sans irrigation).

3/ La chaleur humide, provoque l’exubérance de la forêt et souvent aussi la pauvreté des sols, du fait de l’important ruissellement. Néanmoins là encore cette contrainte peut être dépassée par l’aménagement. Exemple en Asie du Sud avec la culture du riz, plante très gourmande en eau, cultures en terrasses rendues possibles grâce aux défrichements.

B. Les facteurs historiques : beaucoup plus important que les facteurs physiques pour expliquer les densités.

1/ Influence de l’ancienneté du peuplement qui entraîne un effet cumulatif. Les hommes vont en priorité là où sont les autres hommes. La population croît ainsi avec le temps de manière exponentielle. Les principaux foyers de population relèvent d’un peuplement ancien (Chine le long de la vallée du fleuve Jaune, Inde vallée du Gange et de l’Hindus, Europe, Méditerranée avec le Nil)

2/ Influence des grandes migrations de populations, notamment celles concernant le 19^e et le 20^e siècle : émigration vers les Etats-Unis tout au long du 19^e, diaspora chinoise (Cf texte in « La mondialisation en débat » pp. 42-43) commencée il y a 400 ans et qui toucha surtout toute l’Asie au départ, traite négrière pour l’Amérique Latine.

C. Les facteurs techniques :

_ L’influence des progrès économiques et de la diffusion des innovations.

1/ diffusion de l’agriculture céréalière durant la période Néolithique (-7500 av JC). Diffusion à partir des vallées de l’Euphrate et du Tigre vers l’Europe et le bassin méditerranéen. Cette diffusion de l’agriculture au Néolithique a permis la sédentarisation des populations, et donc la constitution de foyers de peuplement. EX : vers le 3^ème millénaire avant JC, constitution de la civilisation du Nil, égyptiens.

2/ La « Révolution industrielle » du XIXe qui a rendue possible les progrès de la médecine, de l’agriculture, des transports. Cela a amené une baisse de la mortalité, qui a entraîné une hausse de la population

2/ Un aménagement différencié aussi de l’espace lié à la mise en valeur par les sociétés humaines de leur milieu. Exemple : Indonésie avec des densités de populations rurales qui peuvent aller jusqu’à 1000 hab./ km². Tandis qu’en Amazonie, la densité est de moins de 2 habitants/km².

Montrer carte du RNB et les faire réfléchir sur le lien entre populations et richesses. Pas de corrélation significative, les pays les plus riches ne sont pas nécessairement les plus peuplés.